Nox, tome 1 : Ici-bas

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Myrtille

Yves Grevet et moi, eh bien… les seuls romans que j’ai lu de lui sont ceux parus dans le magasine Je Bouquine, soit “La fille du 995.36” et “Des ados parfaits“… deux nouvelles que j’ai juste adoré ! Donc quand je suis tombée sur Nox à la médiathèque, ben j’ai pris !

L’auteur nous entraîne dans un monde futuriste où, fruit de l’industrie polluante intense des trois derniers siècles, une épaisse et opaque nappe de brouillard – la Nox – s’est formée dans le ciel. Au dessus de ce nuage mauve vivent les riches, comme Ludmilla. Et dessous, là où on produit la lumière à la force des muscles, vivent les pauvres, comme Lucen et Gerges.

Les trois adolescents cités sont les héros de ce livre.  On suit l’histoire grâce à leurs différents points de vue sur les mêmes événements, un bonus pour le livre. Plusieurs lecteurs, d’après des critiques que j’ai lu, trouvent que l’histoire est longue à démarrer. Pour ma part, je ne l’ai pas ressenti comme ça. Le décor est forcément long à poser vu l’univers très différent, et ces longues descriptions sont ponctuées d’actions.

Concernant les personnages, l’écriture d’Yves Grevet permet de s’y attacher fortement. Je me suis surprise plusieurs fois à éprouver les mêmes sentiments qu’eux envers d’autres personnages, à approuver ou regretter leurs choix. Un des points qui a attiré mon attention, ce sont les prénoms de “ceux d’en bas” :

« Nous arrivons au cimetière et trouvons assez vite la tombe de Martha.
– Ils ont oubliés la lettre T, fait-elle remarquer. Ils ont écrit Marha !
– Elle a simplement retrouvé son prénom de pauvre. Nous ne connaissons aucune Martha par ici. Et j’imagine qu’il n’y a pas de Lucen dans la ville haute.
– Non, le vrai prénom, c’est Lucien, cela vient d’un mot latin qui signifie lumière.
– Ah bon ! Mais c’est bizarre, Lucien. Je préfère Lucen, ça sonne mieux.
Je comprends tout à coup qu’à l’instar des produits de consommation nous ne sommes considérés que comme de bonnes imitations des originaux. Nous ne méritons donc pas de porter un prénom complet.« 

Lucen m’a tout de suite plu. Il est naïf, certes, mais se pose quand même des questions et essaie de remettre en cause l’avis de ses parents. Au départ, je lui aurait plutôt donné quatorze ou quinze ans, mais dès qu’il s’est pris seul en main, il a vraiment mûri et il faisait enfin ses dix-sept ans.

Pour Ludmilla, en revanche, ça a plutôt mal commencé. Je l’ai trouvé morte, elle ne risquait rien, s’en tenait à son rôle de fille à papa et ça m’a beaucoup agacée, mais très vite elle a entrepris de retrouver sa gouvernante virée par son père. Martha, on n’a pas vraiment eu le temps de la connaître, aussi c’est à travers les yeux de Ludmilla qu’on découvre son personnage et sa force de caractère.

Venons-en à Gerges. Au départ j’étais mitigée quant à son cas. Connaissant les engagements de son père, il me faisait ‘peur’ (dans le sens où il aurait pu faire du mal à ses amis, les autres personnages que j’aimais bien), mais en même temps il est le meilleur ami de Lucen, donc on se dit qu’il ne va pas lui faire de mal. Quand il a trahit son parti, je l’ai adoré ! Il a regretté ce qu’il a fait de mal, il a tout fait pour se racheter, il s’est rapproché de sa promise, bref, il devenait bien… Ce qui n’a bien sur pas plu à son père, SPOILER qui a finit par atteindre son but : le faire haïr Lucen, et ce en lui donnant de fausses informations ou des informations mal interprétées… /

Il y aurait vraiment pas mal de chose à dire sur ce premier tome, tant la société mise en place est complexe et les personnages sont nombreux et développés. Je m’y suis crue le temps d’une journée, et j’ai hâte de lire la suite !

Note : un petit 10/10 !

Slurpy

Je suis en tous points du même avis que Myrtille, bien que je ne l’ai pas adoré autant qu’elle. (Ça fait quelques temps que je l’ai ouvert – mais pas tellement – et il se peut que cela influence négativement sur mon avis et que j’exagère les choses).

Passons outre l’originalité de ce « monde dystopique », j’ai trouvé qu’il manquait… un petit quelque chose. Il est vrai qu’au début c’est un peu long, mais sans être lassant. Cette impression revenait par moments au cours de ma lecture, et, si ce ‘petit quelque chose’ (que je ne réussis pas à identifier) n’était pas présent souvent dans l’histoire, à la fin, ce quelque chose (pouf !) APPARUT. Tout ça pour dire que j’étais un peu agacée de voir ce que j’attendais (plus ou moins inconsciemment) survienne à la fin (mais je ne sais toujours pas ce que c’est).

Je ne pensais pas qu’avec les points de vue alternés de cette manière, le récit se ferait à la première personne. Et pourtant c’est le cas, et sans que ça m’est excessivement dérangée, j’ai trouvé ça un tout petit peu dommage (MAIS JE NE SAIS PAS POURQUOI).

Côté personnages, j’ai bien aimé Ludmilla et Lucen. Au début, j’ai évidemment détesté Gerges, mais lorsqu’il s’en veut et comprend les atrocités qu’il a commises, je l’ai apprécié. En revanche ça m’a énervé qu’il croit toutes les fausses informations que son père lui transmet sur Lucen, même si ça rajoute du piment à l’histoire.
J’ai fait une expérience assez bizarre avec ce livre : je me sentais à la fois proche des personnages, et en même temps un peu loin (c’est contraire, je sais…). Je ressentais un peu les émotions des personnages, mais souvent je n’avais pas les mêmes, et pour cause : toutes les choses que je savais (grâce à mon immense pouvoir de lectrice et non pas d’insignifiants personnages aha) m’éloignaient parfois de leur perception des choses. Et quand j’arrivait (enfin) à ‘avoir les mêmes émotions’, j’en était beaucoup trop loin à mon goût. Après, cela vient seulement de moi.

Mais sinon, j’ai beaucoup aimé ; simplement, tout a été dit par Myrtille.

Beaucoup de ‘choses que j’aime ou que je n’aime pas’ sans que je sache pourquoi, cela reste néanmoins une bonne lecture, et j’ai hâte de me plonger dans le second tome ! 

Note : 9/10.

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Une réflexion sur “Nox, tome 1 : Ici-bas

  1. Dans le cadre de ma participation au jury des Utopiales 2013, j’ai reçu aujourd’hui ce livre qui a été un coup de cœur pour moi. J’en suis juste ravie ! Peut-être que je le relirais cet été, mais j’ai beaucoup d’autres priorités donc on verra… En tout cas, grâce à ma chronique, je m’en souviens bien !

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