Sous le signe du Scorpion

CHRONIQUE DE MYRTILLE ET SLURPY

Couverture Sous le signe du scorpion

« Certains concourent pour gagner, d’autres pour survivre. »

Myrtille

Sur les conseils de deux amies pour qui il était un coup de cœur, j’ai demandé Sous le signe du scorpion à mon anniversaire il y a quelques mois déjà, et j’ai eu l’occasion de le lire pendant les dernières vacances.

Chaque année au mois de novembre se déroulent les courses du Scorpion. Les cavaliers doivent tenir le plus longtemps possible sur leurs dangereuses montures, des chevaux de mer cannibales. Assez longtemps pour avoir une chance d’atteindre la ligne d’arrivée… et survivre. Sean Kendrick, 19 ans, tente de nouveau sa chance cette année, bien décidé à arriver le premier. Puck Connolly, quant à elle, n’aurait jamais imaginé participer un jour à la course. Mais le sort en a décidé autrement, et elle se retrouve malgré elle propulsée dans la course, à laquelle aucune autre femme n’avait encore participé. L’enjeu est grand pour ces deux adversaires que tout oppose sauf leur désir commun de remporter le plus grand des prix : la vie.

Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais, mais plusieurs choses m’ont perturbées. J’avoue donc que j’ai d’abord essuyé une petite déception. Plus que tout, le fait de ne pas parvenir à situer l’histoire dans le cadre spacio-temporel m’a vraiment gâché une bonne partie de la lecture, je ne sais même pas pourquoi j’en ai fait une obsession à ce point ; mais ne pas savoir m’a réellement embêtée. Et puis, je ne suis pas parvenue à me faire une image de ces chevaux de mer assassins. J’étais donc plutôt hors de l’histoire et de son univers étrange…

« Il y a des moments dont on se souviendra pour le restant de ses jours et d’autres dont on pense que l’on se souviendra pour le restant de ses jours, et il n’arrive pas souvent que les deux coïncident. »

En revanche, j’ai trouvé les personnages vraiment sympathiques et leur attachement à leur monture très touchant ; que ce soit Puck pour Dove ou Sean pour Corr. Les deux personnages sont singuliers, courageux, déterminés et forts de caractère. Ce sont eux qui m’ont poussée à avancer dans l’histoire.

« – Je n’ai pas l’intention d’être ton talon d’Achille, Sean Kendrick !
– Trop tard, Puck, énonce t-il doucement. »

Le sexisme est l’un des thèmes principaux du livre et il est très bien traité ; Puck éprouve énormément de difficultés à se faire sa place dans ce monde masculin où chacun estime qu’elle n’a rien à faire. Pourtant, armée de courage et de détermination, on peut aller loin…

« La Grande Course est un combat, une mêlée d’hommes, de sang, et de chevaux, les plus rapides et les plus forts, qui ont déjà survécu à deux semaines sur la grève ; ce sont des embruns qui vous volent à la figure, la magie mortelle de novembre sur la peau, et les Tambours du Scorpion qui prennent le pas sur les battements du cœur : c’est la vitesse si vous avez de la chance ; c’est la vie et la mort, ou les deux, et c’est unique. »

Il est vrai qu’une certaine poésie se dégage de ce livre, même si j’ai conscience de ne malheureusement pas y avoir été très réceptive. Finalement, je ressors de ma lecture avec une assez bonne impression globale en dépit de cette distance entre moi et le récit qui ne m’a pas vraiment emportée.

Note : 8/10.

Slurpy

C’est assez rare que je lise un livre où les chevaux sont importants, ce n’est pas du tout ce que je préfère. Or, Sous le Signe du Scorpion mêle les chevaux à des éléments irréels ; autant dire que je voulais tenter le coup.

Au début, j’avoue avoir été mal à l’aise, car je n’arrivais vraiment pas à concevoir que des chevaux -les capaill uisce– puissent être des créatures sanguinaires surgies des flots, et j’avais des difficultés à les imaginer. Ça m’a également perturbée que Sean, s’il aimait Corr, se méfie de lui. Je n’arrivais pas à faire coïncider les deux choses dans mon esprit. Mais toutes ces impressions se sont vite dissipées, pour être littéralement prise par le récit, qui alterne entre le point de vue de Puck et celui de Sean. J’imaginais parfaitement l’environnement, les chevaux, les personnages ; la pluie, le bruit des vagues, le souffle du vent ; tout.

J’ai l’étrange sensation que je ne peux pas vraiment parler du style d’écriture de l’auteure, car j’ai juste l’impression que Puck Connolly et Sean Kendrick contait leur histoire à travers leurs propres mots. C’est très bizarre, mais de manière générale l’écriture me paraît parfaite.

Je me suis énormément attachée aux personnages. Je dis très souvent ça, mais là c’est un peu différent…
Puck m’a fait sourire, dans sa manière de s’exprimer avec une pointe d’ironie, et avec les brèves anecdotes qu’elle place parfois. Son caractère farouche et affirmé, sa détermination et son attachement à l’île isolée où elle vit m’ont vraiment plu chez elle.
Sean a ce quelque chose de charismatique, de mystérieux et de solitaire qui attise la curiosité. S’il a déjà gagné plusieurs fois les Courses du Scorpion, il concourt cette année pour quelque chose qui lui tient à cœur : Corr. Ce qui rend les choses d’autant plus compliquées, puisque Puck participe elle aussi pour tenter de sauver Dove, et sa maison…

L’idée de base, singulière, sort vraiment de l’ordinaire, ces chevaux de mers que j’ai eu tant mal à imaginer au début. Mais pour ma part, les difficultés à me représenter les capaill uisce prouvent l’originalité de ce récit. (Et ça me paraît tout à fait logique que ce livre ait remporté le prix de l’Imaginaire 2013 !)

La fin est très émouvante, et m’a arraché des larmes. J’espère pouvoir relire encore et encore cette histoire qui est pour moi beau un coup de cœur.

Note : 10/10.

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5 réflexions sur “Sous le signe du Scorpion

  1. [En réponse à Myrtille]

    Ce fut également pour moi une déception, même une énorme déception. Je m’attendais réellement à autre chose, j’ai eu du mal à achever ce livre tellement il m’a ennuyé. Les principaux personnages ont réussi à me faire poursuivre la lecture, mais tout ce qui tournait autour d’eux m’a déplu. Comme toi je n’ai pas réussi à m’imaginer l’apparence de ces chevaux sanguinaires, je crois que tout livre qui contiendra une histoire mêlée aux chevaux je ne l’ouvrirai pas ^^

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    1. Arf je retrouve une bonne partie de ce que je pense dans ton commentaire, moi aussi je m’ennuyais pas mal… Pourtant je sais pas, il y a un quelque chose qui m’a fait apprécier un peu plus, sur la fin notamment. En tout cas je comprends parfaitement ton avis !

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      1. Oui c’est également la fin que j’ai le plus apprécié ! Enfin on rentrait dans l’action, enfin on était confronté à la vraie violence des chevaux !Dommage que cela ait été si court, car c’est cette course que j’attendais depuis le début. Je m’attendais à quelque chose de tout de même plus long, de plus éprouvant et bourré d’obstacles, ce qui n’a pas été le cas :(

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Commentaires

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