Louve
Voilà un roman qui m’avait attiré dès sa sortie. Bien que je ne m’attendais pas à ça, j’ai été très satisfaite de cette lecture, qui sortait un peu de mon genre de livres habituel.
Le résumé, plutôt cachottier n’expliquant pas très bien l’affaire, je préfère vous parler moi-même du déroulement de l’histoire.
Ce livre se découpé en trois parties, dont une avec Merissa pour héroïne et l’autre avec Nadia, raconte une histoire d’amitié et de de vies d’adolescentes particulièrement touchantes et approfondies.
Le récit est raconté à la troisième personne du singulier, ce à quoi je ne m’attendais pas, mais cela ne m’a pas empêcher de me sentir plutôt proche du personnage, Merissa et de tout les autres.
Merissa est une jeune fille studieuse, que beaucoup de monde qualifie de « fille parfaite« .
En effet, elle multiplie les bonnes actions et collectionne les bonnes notes et les félicitations, tout en étant belle et mince ; ce qui peu exaspérer certaines personnes mais qui, dans l’ensemble, reste supportable.
Pourtant, Merissa n’est pas heureuse. Enfin (et là est le talent de l’auteur), elle parait aller parfaitement bien (ou presque) mais elle souffre intérieurement.
Tout le long de la première et deuxième partie, l’adolescente se fais souffrir et est assaillie de sombres pensées, notamment par rapport à la mort de sa meilleure amie, Tink, retrouvée morte dans son lit le jour de son anniversaire suite à son suicide.
Personnellement, je m’attendais à quelque chose à la limite du fantastique, mais il c’est révélé que ce livre s’épanouissait dans un univers totalement normal, sans la moindre fantaisie. Mais, le seul petit élément surnaturel (qui n’en est pas vraiment un) est placé judicieusement si bien qu’il s’accorde parfaitement avec l’univers réel de l’histoire.
Cet « élément fantastique »n’est autre que l’apparition de Tink, (ou plutôt des onces d’apparition) qui communique avec ses amies à travers leurs rêves et d’autres moments privilégiés.
« – Tink n’a pas besoin de parler, vous ne pensez pas ? Elle est juste… là.
Les filles étaient d’accord. Tink était juste… là. »
De fait, tout au long du bouquin, on nous raconte des petites anecdotes ou des histoires entières sur Tink, ce qui permet de nous la présenter bien qu’elle soit décédée sans plombée le fil de l’histoire. Et grâce ces anecdotes et récits, on apprend également plus sur tout les autres personnages qui entouraient Tink, et entourent toujours Merissa et Nadia. En tout cas Tink a un caractère bien à elle !
« Pourquoi pas ? En quoi est-ce si dur de demander un service à quelqu’un qui vous aime ?
Peut-être que tu vivrais toujours à l’heure qu’il est, Tink, si tu nous avait demandé. »
En parlant de personnages, j’ai trouvé les amitiés un peu spéciales. En effet, Merissa a son petit groupe d’amies fidèles, les filles de Tink & Co mais il y a aussi plein d’autres amis autour, qu’elle semble traiter avec pas mal de mépris, ce que j’ai trouvé particulièrement désagréable, d’autant plus que je ne suis pas sure que l’auteur l’ai fait exprès.
« Je veux bien être ton amie, mais seulement si tu me promets de ne jamais, jamais compter sur moi. »
Bref, par rapport à Merissa, rien à dire de bien particulier, mis à part que je l’ai trouvé quelque peu méprisante et capricieuse (envers sa mère surtout). J’ai eu l’impression qu’elle rejetait beaucoup la faute sur les autres, sans vraiment réfléchir à ses problèmes.
Par rapport à SPOILER ses mutilations, car, oui, elle se scarifie, j’aurais aimé que l’auteur explique un peu plus pourquoi elle faisait ça, car ça reste un peu vague et légèrement excessif. /
Enfin, Merissa n’est pas quelqu’un que j’irais plaindre, car mis à part l’attitude plutôt bizarre de son père elle a une vie plus que bien et envieuse.
Nadia à présent. J’ai eu moins de mal à m’attacher à Nadia, car j’ai trouvé qu’elle avait de quoi se plaindre et d’ être malheureuse, elle. Je l’ai trouvé faible et naïve, mais étant donné que c’est ce que voulait l’auteur, je n’ai rien à redire là-dessus, d’autant qu‘elle s’améliore de page en page et devient une jeune fille responsable à la fin du roman.
« Mlle Svala était impressionnée, elle aussi. Mais elle savait qu’il valait mieux éviter d’encourager Tink ; quiconque attendant quoi que ce soit de sa part était déçu. »
L’écriture quant à elle était différente de ce à quoi je m’attendais, il est clair que Joyce Carol Oates à son style bien à elle, que j’ai beaucoup aimé.
L’histoire aurait pu être longue et inintéressante mais je l’ai trouvé captivante et je le conseille :)
Note : 9/10