Myrtille
Il y a presque six mois, je terminais ma lecture de Salvation, ravie par cette saga incroyable mais frustrée à l’idée de devoir attendre 2014 avant de lire le tome final de la trilogie, et surtout frustrée par les événements récents, à savoir l’état de Del suite à sa capture et la position de force des Monstres qui menaçaient dangereusement Salvation.
Nous quittions Trèfle, Del, Tegan et Bandit qui étaient sur le point de s’en aller quérir l’aide de Soldier’s Pond, un village à deux jours de marche. Nous les retrouvons à l’instant même, partant de Salvation sans se retourner, cœurs lourds et gorges serrées. (J’aime beaucoup quand le tome suivant repart exactement là où s’arrêtait le précédant).
Léger spoiler sur le tout début du livre : Salvation a été détruite, brûlée par une armée de Monstres toujours plus intelligents et évolués. Trèfle et ses amis ainsi que les 50 soldats – misérable nombre – envoyés en renfort par Soldier’s Pond sont arrivés trop tard, mais sont tout de même parvenus à sauver une cinquantaine d’habitants des flammes mordantes (dont les parents adoptifs de Trèfle ainsi que leur fils – qui a lui perdu sa femme). Ensemble, ils retournent à Soldier’s Pond où / Trèfle décide de lever une armée pour anéantir les Monstres et établir un monde meilleur. Bien que pleine d’ambition et de courage, sa proposition est ignorée par les soldats du village, tant suivre dans cette aventure périlleuse une « fillette sans expérience » leur semble ridicule. Ils sont finalement au nombre dérisoire de douze valeureux combattants à quitter Soldier’s Pond (Del, Bandit et Tegan faisant – évidemment – partie de la troupe), avec l’espoir que leurs rangs se gonflent de volontaires lors de leur périple vers les villages du territoire. Il s’avère que les gens sont terrifiés, pas prêts à se battre et à se sacrifier pour changer les choses et éviter l’inévitable, à savoir la domination des Monstres sur l’espèce humaine, qui pourrait conduire à l’extinction de cette dernière. C’est pourquoi Trèfle se fait rire au nez, ignorer ou huer à chaque fois qu’elle soumet aux villageois la proposition de rejoindre son armée.
« Ce n’est pas en fuyant le danger qu’on le fait disparaître. »
Pourtant, nos amis persévèrent et ne baissent pas les bras. De liens forts se sont tissés entre eux, leur désir de changer le monde les unissant envers et contre tout. Ils décident de commencer par soumettre leur autorité sur un bout de forêt. Ils anéantissent tous les Monstres qui s’aventurent sur leur territoire et imposent peu à peu leur domination. Alors qu’un marchant commence à faire circuler leur histoire au travers des villages, cette poignée de combattants qui veulent anéantir les Monstres et s’en donnent les moyens ; c’est là qu’on se dit enfin que les choses vont changer…
*
Mon petit cœur fragile de fangirl non-contenue est particulièrement attaché au merveilleux couple que forment Del et Trèfle. J’ai été patiente (une fois n’est pas coutume !), et j’ai attendu, de la même façon que Trèfle, que Del se rétablisse (je ne mets même pas ça sous spoiler car ça tombe sous le sens. On se doute bien qu’il ne va pas passer le restant de ses jours telle une bête sauvage qui refuse qu’on lui touche ne serait-ce qu’un poil). Pour rappel, Del ne supportait plus le moindre contact physique depuis son enlèvement par les Monstres qui l’a littéralement traumatisé. Tous les deux se ré-apprivoisent peu à peu. Del se mord les doigts d’avoir fait souffrir Trèfle en l’ignorant et en la repoussant comme il l’a fait, mais elle lui a promis d’attendre qu’il aille mieux et Trèfle est une jeune femme de parole. Ils sont désormais rongés par le désir envers l’autre, ce qui n’est pas pour me déplaire… (oui je suis une psychopathe)
« Si la mort s’emparait de moi sous la forme de crocs et de griffes, je voulais au moins partir avec le goût de Del sur mes lèvres. »
SPOILER Je m’attendais à la mort de Bandit durant ce tome, les membres du quatuor principal ayant tous été plus ou moins épargnés jusqu’ici (et plutôt moins en ce qui concerne Del…). Honnêtement, j’avoue que je suis bien heureuse que ce soit sur lui que ce soit tombé plutôt que sur Trèfle, Del ou Tegan. Bon, Trèfle ne pouvait pas mourir (ça semble évident) mais si Del était mort, je ne l’aurais vraiment pas supporté. L’auteure m’ayant dit qu’elle préférait Trèfle/Del à Trèfle/Bandit, je savais vers quel membre du quatuor s’orienteraient ses « pulsions meurtrières » (obligatoires pour la crédibilité de l’histoire). Si en revanche elle avait tué Del, elle aurait dans ce cas rejoint le club (malheureusement plus très fermé) des auteurs sadiques qui font crever leurs meilleurs personnages. Cependant, la mort de Bandit m’a tout de même touchée, puisque si je vouais une haine totale à ce personnage au départ, celle-ci s’est atténuée au fil du temps et de son évolution, jusqu’à ce tome où je me suis surprise à l’apprécier en temps qu’ami de Trèfle qui avait renoncé à la conquérir. Les circonstances de sa mort sont d’autant plus touchantes puisqu’il s’est sacrifié pour sauver Tegan, pouvant ainsi partir en paix en ayant payé le prix de sa vie pour se racheter du mal qu’il lui a fait. /
« S’adapter ou mourir : voilà à quoi étaient réduites nos vies dans ce monde. »
La force d’Enclave, autant présente dans le style de l’histoire que dans le récit en lui même, réside cependant définitivement dans la singularité de ses personnages diversifiés, travaillés et approfondis. Je me suis terriblement attachée à chacun d’entre eux, que ce soit les principaux ou les secondaires. J’apprécie énormément tout le travail de recherche d’Ann Aguirre, dont elle nous parle dans ses notes d’auteurs à la fin de chaque tome. On sent vraiment qu’elle sait sur quoi elle avance et le monde sait combien j’aime cela, dans les dystopies en particulier. Elle a su reconstituer un monde post-apocalyptique rendu vraiment probable suite aux nombreuses explications tant attendues sur l’origine des Mutants qui nous sont offertes dans ce volet.
En conclusion (oui, ENFIN, je sais, mon incapacité à abréger mes critiques peut devenir pesante), Enclave est, comme vous vous en doutez suite à cette tirade, l’une de mes sagas préférées que je conseille absolument, l’une de celles qui restent gravées en moi. Les personnages vont me manquer, mais la fin m’ayant comblée, c’est le cœur léger que j’ai refermé ce livre presque littéralement dévoré, avec la certitude je le rouvrirai.
« C’est une histoire écrite dans le sang et dans la chair,
qui perdurera aussi longtemps que le monde tournera. »
@MyrtiIIe Merci. Je suis si heureux d’entendre cela.
— Ann Aguirre (@MsAnnAguirre) 22 Janvier 2014
(Ann Aguirre est vraiment adorable, elle répond à tous mes tweets !)
Note : 10/10.
Il faut que je lise ce troisième tome, je suis impatiente de connaître la fin de la saga! :)
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Cette trilogie était vraiment incroyable ! J’ai autant aimé que la trilogie TMR et j’aimerai beaucoup qu’il adaptent « L’enclave » au cinéma *_*
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Ça pourrait être sympa si c’était bien fait en effet! Ça aiderait sans doute à faire davantage connaître la saga, parce que pour l’instant c’est pas encore ça…
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