La révolte de Maddie Freeman

Couverture La révolte de Maddie Freeman, tome 1

Myrtille

La révolte de Maddie Freeman se trouvait dans ma bibliothèque depuis plus d’un an, et je me demande si le fait de l’en sortir avant aurait changé quoi que ce soit. Je n’en attendais certes pas grand chose, mais j’espérais tout de même y trouver un peu plus que cela.

Maddie vit dans un monde où tout est virtuel, les arbres, l’école, les flirts… on ne s’aventure jamais au-dehors. Et elle se satisfait plus ou moins de cette existence. Jusqu’au jour où elle rencontre Justin. Celui-ci l’entraîne dans un univers inconnu, où les gens se voient sans le filtre de l’écran, se parlent, se touchent… Maddie découvre alors un mode de vie différent de celui que la société et ses parents lui ont imposé. Pour changer sa destinée, elle devra apprendre à se rebeller, à ses risques et périls.

Bien que je me fie rarement aux quatrièmes de couvertures — qui ont tendance à être assez réductrices — je me rends compte que celle-ci annonçait particulièrement bien la couleur, avec une jeune /fille/ satisfaite de son existence contrôlée, jusqu’au jour où elle rencontre monsieur-beau-gosse qui lui change la vie. En 150 pages de lecture, j’ai largement eu l’occasion de constater à quoi j’avais affaire et j’ai décidé de ne pas perdre mon temps. Toutefois incapable d’abandonner un livre en cours, j’ai lu le reste en diagonale, histoire de savoir ce qu’il s’y passait globalement. Au final, je suis bien contente d’avoir fait ce choix puisque ce que j’ai pu voir de la suite ne m’a pas davantage convaincue, au contraire. L’auteure propose à travers ce livre une critique de notre addiction à tout ce qui touche au numérique. Il s’agit en effet d’un sujet qui se prête au jeu des dystopies, le fond pourrait donc être intéressant mais je trouve le ton utilisé ici très moralisateur et peu subtil ; avec des passages où les personnages expriment littéralement les conclusions qu’on est censés faire nous-même ! Pour moi, le sous-texte doit normalement suffire à exprimer la critique : le lecteur déduit tout seul ce que l’auteur veut faire passer car merci, on n’est pas cons, on n’a pas besoin de se le faire dire noir sur blanc ! C’est un point qui m’a beaucoup agacée et que j’associe de fait aux dystopies “peu recherchées” qui, si un jour ont su me satisfaire, me sont globalement de plus en plus désagréables à lire. Par ailleurs, le récit est bourré de clichés propres aux bouquins pour ados, avec un déroulement convenu et prévisible, une héroïne un peu naïve et surprotégée qui ouvre les yeux grâce au beau garçon qui se pointe un jour comme par magie, le-dit beau garçon étant assez mystérieux pour attiser la curiosité de la jeune fille (et du lecteur, s’il se laisse prendre au jeu ?)… Je concède qu’il n’est peut-être pas très juste de ma part d’être aussi dure avec ce livre, alors que j’en ai adoré d’autres auxquels on peut reprocher au moins autant de choses. Mais si je peux parfois me satisfaire d’une écriture peu recherchée, là ça n’est clairement pas passé. Autant je peux être transportée par une romance jugée clichée et convenue, autant là ça n’allait vraiment pas. Tout n’est qu’une question de point de vue, right ?

Note : 3/10

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